Horse Power soutenu par l’ERC Synergy 

Le projet Horse Power co-porté par le CAGT vient de recevoir le soutien de l’ERC Synergy 

La fin du troisième siècle avant notre ère a vu la naissance de deux grandes puissances en Asie. Côté steppes, au cœur d’un territoire qui s’étend au-delà des frontières actuelles de la Mongolie, l’empire Xiongnu établit son pouvoir sur la maîtrise inégalée du cheval pour donner naissance au premier véritable empire nomade des steppes. Côté Chine, la dynastie Qin sut unifier le pays pour la première fois en fondant les bases d’un Etat sédentaire et particulièrement organisé, dont l’armée de Qin Shi Huang et ses huit mille soldats de terre cuite nous donne, aujourd’hui encore, toute la mesure de sa puissance. Le projet Horse Power vise à comprendre les fondements de ces deux grandes puissances, qui ont servi de modèle d’organisation du pouvoir et des sociétés en Asie jusqu’à aujourd’hui. Le cheval occupait une place centrale au cœur de ce dispositif. Il était l’allié naturel des habitants des steppes et de leurs immenses étendues, mais il représentait aussi un instrument de guerre redoutable auquel rien ne semblait plus pouvoir résister. Comment les Xiongnu ont-ils su exploiter le cheval pour construire leur empire ? Comment la dynastie Qin, qui manquait quant à elle cruellement de chevaux mais disposait de métaux précieux à foison, a-t-elle pu néanmoins bâtir sa cavalerie pour défendre son territoire ? Les métaux servaient-ils de monnaie d’échange contre les chevaux ? Et comment le cheval, désormais vital à ces économies a-t-il à son tour modifié les croyances, l’art et le rapport à la mort de celles et ceux qui peuplaient ces territoires ? C’est en mobilisant des experts internationaux du CNRS et de l’université Paul Sabatier, ainsi que des universités d’Oxford (Chris Gosden) et de Bonn (Ursula Brosseder), et du British Muséum (Ruiliang Liu) que le projet Horse Power apportera des réponses à toutes ces questions. Ensemble, ils mèneront de nombreuses fouilles archéologiques dans ces régions et s’intéresseront aussi bien aux génomes des chevaux qui vivaient à ces époques, qu’à leur mobilité et leurs caractéristiques physiques, ou qu’à la composition des objets en Bronze qui circulaient dans ces territoires. Côté Français, le projet s’organisera autour de Ludovic Orlando et du Centre d’Anthropobiologie et de Génomique de Toulouse (CAGT) pour percer à jour les mystères inscrits dans les molécules d’ADN préservées dans les squelettes de chevaux anciens.

(c) L. Orlando, horses in Inner Mongolia

Ludovic Orlando a fondé le CAGT qu’il dirige depuis janvier 2020. Il a dévoué sa carrière au séquençage des molécules d’ADN préservées dans les restes fossiles. Il a participé au séquençage du premier génome humain ancien. Il a été le premier à séquencer un génome vieux de plus d’un demi-million d’années et à reconstruire, au-delà des génomes, des épigénomes anciens. Il est l’auteur de plus de deux cent publications scientifiques et est mondialement reconnu pour avoir découvert le berceau de la domestication des chevaux.

suivre #ERCSyG , @ERC_Research, @LudovicLorlando